💡 À savoir :
John Wick Parabellum est le troisième épisode de la licence du fameux malchanceux le plus badass du cinéma d’action contemporain. Suite directe toujours réalisée par Chad Stahelski (ancien cascadeur, il avait été la doublure de Keanu Reeves pour ses cascades dans Point Break et dans les Matrix) déjà à la barre pour manier les deux précédents opus, on reconnaît bien encore une fois ici la patte artistique du réalisateur.
C’est évidemment Keanu Reeves (Matrix) qui reprend son rôle sous les traits d’un John Wick (AKA Baba Yaga) plus en détresse que jamais. Du haut de ses 54 ans, il faut croire que le poids des années n’atteint pas tout le monde de la même manière car malgré son âge, il a tout de même effectué 98% de ses cascades démentielles à l’écran!
S’il donne à nouveau la réplique à Ian McShane (American Gods) en tant que Winston le directeur de l'hôtel Continental, ou à son ancien acolyte matrixien Laurence Fishburne (The colony) qui interprète encore le Bowery King, nous pouvons également compter sur un casting qui s’agrandit. En effet, Halle Berry (Kidnap) lance ses chiens d’attaque en jouant le rôle de Sofia, et l’antagoniste principal, Zero, est incarné par l’impassible Marc Dacascos (Crying Freeman) qui nous avait bien manqué en salle. Même Angelica Houston (Adams Family), la directrice, vient prêter main forte à John.
Ayant déjà prouvé ses aptitudes hors du commun pour la bagarre à maintes reprises aux yeux du public depuis la saga des Matrix, Keanu Reeves nous montre encore ici ses talents en arts du combat, et cette fois-ci, la part belle est faite aux affrontements en groupe, contrairement aux duels singuliers des deux chapitres antérieurs. Ainsi, il a dû s'entraîner durant cinq mois aux arts martiaux (Kung-fu, Wushu et Silat Indonésien) et au maniement des armes afin de rester crédible lors des chorégraphies millimétrées.
Le titre “Parabellum” vient du vieil adage latin : “Si vis pacem, para bellum”, qui signifie “Si tu veux la paix, prépare la guerre”.
Dans le tout premier long-métrage, John Wick comptabilisait aux alentours de 80 victimes au compteur, le deuxième augmentait le score à environ 130 exécutés, ce troisième épisode n’en compte finalement que 95 à peu près. Pourquoi cette soudaine diminution vous demanderez-vous? Eh bien parce que dans ce Parabellum, John fait équipe avec deux acolytes différents, qui en connaissent eux aussi un rayon en terme de tueries de masse et se partagent les points. Donc au final, si l’on compte au nombre total de cadavres, on dépasse très probablement les 200 macchabées cette fois. Autant dire qu'à ce niveau de massacre, il aurait même de quoi tenir en respect un certain Thanos.
John Wick, un homme qui a du chien! |
📖 L’histoire :
Lors du dernier film, John Wick a transgressé une règle fondamentale : il a tué un des membres de “la grande table”, organisation des plus grandes mafias du monde, à l’intérieur même de l’enceinte du Continental hotel, zone d'asile pour tous les plus grands malfrats et meurtriers internationaux. Finissant ainsi "excommunié", il est banni du Continental et de ses services, et sa tête est mise à prix pour 14 millions de dollars. Il se retrouve poursuivi et traqué sans relâche sur plusieurs continents par tous les plus dangereux tueurs de la planète.
Seul contre tous les pires assassins, il va alors chercher de l’aide parmi ses connaissances passées, ce qui nous en apprendra un peu plus sur la mystérieuse origine du personnage évoqué par petites bribes dans les deux anciens volets. Il apprendra à ses dépens que dans la vie, il y a “des règles, et des conséquences”.
Le calme avant la castagne. |
📹 Réalisation / mise en scène :
La réalisation et la mise en scène, tout comme dans ses deux prédécesseurs, ne souffrent d'aucune faute, et sont même à la limite de la perfection totale, n'ayons pas peur des mots. Une telle maîtrise absolue de l'imagerie et de l’esthétique générale se doit d'être saluée d'emblée.
De New York à Casablanca, les décors sont vraiment sublimés, même complètement magnifiés par des plans de caméra bien larges, bien cadrés et symétriques, des jeux d’ombres et de lumières somptueux, et une colorimétrie ultra-soignée. Malgré le traitement photographique splendide de tous ces paysages variés, les environnements respirent le réel et le naturel, ce qui nous changera agréablement des décors virtuels sous fond vert devant lesquels les acteurs réels sont bien souvent mal incrustés à l’image.
Les combats sont d’une violence glaçante, expéditive, sauvage, originale, méthodique, épique et jubilatoire. Les cadrages sont impeccables, d'une lisibilité sans faille pour pouvoir suivre les chorégraphies collégiales très distinctement à l'écran, sans jamais trembler. Quant au montage, il nous laisse admirer et profiter de longs plans-séquences sans jamais abuser de changements de plans épileptiques toutes les trois secondes. John Wick improvise et utilise absolument tout ce qui peut lui tomber sous la main sur le moment pour mettre à mal les hordes de méchants, à tel point que même Jackie Chan pourrait en rougir de jalousie. Toujours doté de sa "grande concentration et détermination" à toute épreuve, John n'est pas invincible pour autant et s'en prend également plein la figure. Mais cela ne l'empêche pas de ne laisser que des corps sans vie partout où il va, et il trouve toujours la manière la plus stylée pour les semer sur son chemin, un vrai carnage jouissif.
L'ambiance musicale reprend les thèmes de la saga et c'est toujours autant prenant, en accord fusionnel avec le suspense ininterrompu.
Le scénario plutôt basique se résume de nouveau en une grande course-poursuite sous pression, et sert surtout de prétexte pour enchaîner les scènes d’action toutes plus impressionnantes les unes que les autres. Mais cela n’entache pas l'intérêt du spectateur pour le déroulement du récit. En effet l'évolution du développement général nous fait ressentir de l’implication en accompagnant la tristesse et la rage de son protagoniste, maudit par son esprit de vengeance.
Les dialogues sont économisés avec une classe inouïe et se payent le luxe de rester minimalistes. Effectivement, le film n’est pas bavard et préfère montrer directement les choses plutôt que de se perdre en longues explications inutiles, mais chaque réplique semble raisonner comme une excellente punchline dans le script.
Mais dis-donc, il n'y a pas un chat ici ! |
💛 Impression générale :
Encore une fois Chad Stahelski redonne ses lettres de noblesse au cinéma d’action. Il prouve ici qu’au delà des prétentieux Fast and Furious et autres The expendables, à plusieurs centaines de millions de dollars pour de l'esbroufe visuelle frisant le ridicule et le grotesque, il y a bel et bien encore de la place pour des productions modestes de très grande qualité. Ici il s'agit d'un "simple" film d'action qui dispose d’un budget bien plus réduit que ses concurrents, mais qui pourtant transpire l’amour du septième art à chaque minute.
Sorti en 2014, le premier John Wick avait rapporté plus de 88 millions de dollars de recettes mondiales alors qu'il en avait coûté 30. Sa suite, John Wick 2, s'est avérée encore plus lucrative en engrangeant pas loin de 171 millions de dollars, pour un coût de production estimé à 40 millions. Ce troisième épisode aura coûté 75 millions, pour un score final au box-office atteignant les 320 millions. Il a même été celui qui aura finalement fini par détrôner Avengers : Endgame de sa première place au box-office après de nombreuses semaines. Avec de tels bons scores fortement mérités, nul doute qu’un quatrième opus devrait voir le jour prochainement et nous apporter son lot de tueries en règles. La seule question serait de savoir, combien de temps allons-nous devoir patienter maintenant? “Tick Tock Mister Wick !”
J'ai besoin... d'armes. Un maximum d'armes! |
🏆 Notes parmi l'équipe :
Damien
Laurent
Critique rédigée par Damien