Critique de NICKY LARSON ET LE PARFUM DE CUPIDON (2019) de Philippe Lacheau

💡 À savoir :

Réalisé par Philippe Lacheau (Baby sitting 1 & 2), le film NICKY LARSON ET LE PARFUM DE CUPIDON est une adaptation du manga (Bande Dessinée japonaise) CITY HUNTER dont il était un grand fan incontesté dans son enfance il y a presque une trentaine d’années. En plus de le réaliser, il y interprète le rôle de Nicky Larson (ou Ryô Saeba dans sa version originale) avec brio. Il est épaulé par sa troupe "la bande à fifi" qui le suit depuis qu'ils ont fait partie de l'équipe du grand journal de 2005 à 2007, Tarek Boudali et Julien Arruti. Il donne aussi la réplique à Elodie Fontan (Qu’est ce qu’on a fait au bon Dieu 1 & 2) qui joue ici une Laura parfaitement fidèle à l’oeuvre originale. Même Didier Bourdon (les trois frères 1 et 2) est encore de la partie après le film Alibi.com, déjà réalisé et interprété par Philippe Lacheau.

Ce jeune acteur / réalisateur, prodige du cinéma français de la nouvelle vague, couronné de succès à chaque nouvelle comédie, s’est battu corps et âme pour obtenir les droits de la licence japonaise. Ainsi, il a même dû prendre 8 kilos de muscle afin de pouvoir rester crédible en jouant le rôle de son personnage adoré, après s’être revisionné les 144 épisodes de la série animée (avec ses doublages français délicieusement ridicules) et relu les 37 tomes du manga qui est une version plus adulte. Même le mangaka Tsukasa Hojo (père de la saga) a apprécié le film et a salué le travail du réalisateur né dans le Val-De-Marne, pour avoir su rendre l’univers de City Hunter aussi palpable.

Quand sa fine équipe est réunie, le mal est toujours puni !

📖 L’histoire :

Nicky Larson est le meilleur des gardes du corps, un détective privé totalement hors-pair. Épaulé par son associée Laura, elle aura bien du mal à supporter son côté pervers (“surtout si la fille est mignonne”). Entraîné dans un imbroglio accidentel, il est finalement appelé pour une mission à hauts risques : récupérer le parfum de Cupidon, un parfum qui rendrait irrésistible celui qui l’utilise, dont il se trouve être justement la malencontreuse victime. Mission qui mènera nos joyeux lurons au cœur d'une aventure rocambolesque digne d'un épisode de l'animé nippon.

Scène électrique, Laura est prête à accorder une danse à Nicky, et plus si affinités...

📹 Réalisation / mise en scène :

Malgré la bande-annonce qui avait un peu effrayé les amateurs du manga ou de l’animé d’origine, ce film est une véritable déclaration d’amour qui rend hommage à la série éponyme et à toute la génération du Club Dorothée! Les clins d’œil humoristiques et autres références pullulent et sont souvent plutôt bien amenés. Les décors fictifs nous faisant voyager d’une capitale Parisienne exagérément tentaculaire, à un sud de la France excessivement fastueux et opulent, semblent tout à fait dans l’ambiance d'origine, et les costumes sont scrupuleusement fidèles sans donner l’impression de voir des acteurs déguisés en cosplay pour autant.

La mise en scène de cette comédie est des plus efficaces et cohérente, d’autant qu’elle réserve d’énormes surprises lors de certaines scènes d’action filmées et tournées de manière très originale. Philippe Lacheau incarne Nicky avec grande justesse, et nous oublions très vite l'acteur derrière le charisme du personnage, entre ses répliques libidineuses et son flegme à toute épreuve lorsqu'il faut jouer des poings et des pistolets. Nul besoin d’être un adorateur du manga pour comprendre le sujet, s’attacher aux protagonistes, aux relations qu’ils entretiennent, et être emportés dans l'action prenante du film.

Je pense qu'il est grand temps de désamorcer la situation!

💛 Impression générale :

Philippe Lacheau est un fervent admirateur de NICKY LARSON telle que la série passait au club Do, et on ne peut que reconnaître cette évidence manifeste suite au visionnage de cette comédie d’action ultra fun. Le risque était énorme et il aurait bien pu finir par en rougir de honte, mais force est de constater que le contrat est rempli avec succès, le but est atteint et il nous le prouve haut la main! Nous pouvons aisément sentir tout le dévouement derrière cette réalisation talentueuse, et après nous être bien fendus la poire devant, nous ne pouvons pas nous empêcher de ressortir de la séance avec un grand sourire aux lèvres et la tête remplie de souvenirs.

Sans oublier le “Crying Freeman” (1995) de Christophe Gans avec Marc Dacascos (Le pacte des loups), c’est bien simple, notre petit Frenchy vient probablement de nous sortir ici l’un des meilleurs films transposés à l’écran avec des acteurs réels, qui soit tiré d’un manga. Il faut croire qu’aucun danger ne l’impressionne, Philippe Lacheau ne craint personne!